137 - QRM 23 réponses et commentaires


QRM 23 : A propos de l’autodétermination du patient :

  • A. certains patients ne parviennent pas à exprimer leur volonté
  • B. un des objectifs du soin est de soutenir la capacité d’autodétermination de la personne malade
  • C. certains patients expriment des choix qui vont à l’encontre des repères du médecin
  • D. certains patients expriment des volontés aux conséquences délétères pour l’entourage
  • E. ce principe prévaut toujours sur les repères légaux et sociétaux

Quelques arguments pour une dépénalisation de l’euthanasie

  • Autodétermination et dignité

Certains promoteurs d’une dépénalisation de l’euthanasie mettent en avant une conception de l’être humain centrée sur sa liberté et sa capacité à diriger l’ensemble de son existence, y compris par la maîtrise de sa vie biologique.
Dans cette optique, la dignité humaine n’est pas constante. Elle résulte d’une évaluation faite par soi-même.
Du fait de la maladie, la vieillesse ou d’un handicap, la personne malade peut perdre sa capacité physique à diriger son existence. Cette perte d’autonomie, voire cette dépendance, peut être associée à un vécu d’indignité. Dans ces situations, l’euthanasie serait une modalité de garder une ultime capacité d’autodétermination et d’éviter un vécu d’indignité.

  • Une modalité de lutte contre la souffrance et le non-sens

Certaines personnes envisagent l’euthanasie comme étant une modalité de lutter contre la souffrance ou la perception du non-sens de l’existence.

  • Une incohérence des repères éthiques et légaux français

D’autres personnes évoquent l’incohérence, à leurs yeux, des repères éthiques de la loi française.
En effet, le cadre légal actuel autorise, dans certaines conditions, le médecin à arrêter des thérapeutiques de suppléances vitales telles les respirateurs ou la nutrition artificielle. Ces décisions sont suivies de la mort du patient. Or, si l’on ne prend en compte que les conséquences d’une décision pour qualifier son caractère moral ou éthique, il n’existe pas de différence entre l’arrêt des thérapeutiques de suppléances des fonctions vitales et l’arrêt de vie (éthique conséquentialiste). Dans les deux cas, la décision est suivie de la mort du patient. Si on autorise les limitations ou arrêts de traitement, pourquoi ne pas accepter les actes d’euthanasie ?

  • Des pratiques d’euthanasies, clandestines et inégalitaires, inacceptables dans un Etat de droits

Certains promoteurs d’une dépénalisation de l’euthanasie dénoncent « l’hypocrisie » de la situation actuelle. Des euthanasies seraient réalisées de manière clandestine alors que la loi l’interdit. De plus, ces pratiques seraient plutôt appliquées à des patients de classes sociales favorisées. Une situation illégale ne peut être acceptée par un Etat de droits. L’inégalité d’accès à des pratiques n’est pas acceptable par un pays qui a l’égalité comme devise.

  • Le refus d’une culture marquée par les repères religieux

Certains auteurs dénoncent une société qui serait encore trop influencée par des repères étiquetés « judéo-chrétiens » ou « religieux » tel l’interdit de l’homicide. La France est un pays laïc qui doit s’affranchir de repères religieux.

  • Une modalité de réguler des biens financiers, individuels et collectifs

Parfois, des arguments financiers sont aussi évoqués. L’euthanasie (volontaire) peut être une des modalités de lutter contre le coût élevé de la dépendance occasionnée par le vieillissement de la population.

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