Les échelles de la douleur - Enfant - Auto évaluation

Chez l'enfant

  • A.   Echelles d'auto évaluation
     

    Ce sont des échelles unidimensionnelles, qui ne mesurent qu’une seule dimension de la douleur (intensité).

    • a)    Echelle Visuelle Analogique Verticale (EVA)

      Mesure l'intensité douloureuse à l'aide d'une réglette en position verticale utilisable à partir de 4-6 ans. Echelle sous forme de réglette graduée de 0 à 10 sur une face (face soignant) avec un curseur que l’enfant peut déplacer sur l’autre face (face enfant).
      L’utilisation correcte d’une EVA nécessite un niveau de développement cognitif et d’abstraction permettant à l’enfant de comprendre que la ligne représente un continuum d’intensité croissante de douleur.
      Recommandations d'utilisation et téléchargement de l'échelle (source site SFETD)
       

    • b)    Echelle Numérique (EN)

      Mesure de l’intensité douloureuse en donnant une note entre 0 et 10, à partir de 4-6 ans
      Consignes d’utilisation :
      Donne une note à ta douleur entre 0 et 10. Définir la signification des extrémités basse et haute : 
      0 : tu n’as pas mal,
      10 : c’est ta douleur très forte, la plus forte possible.
      Seuil de traitement : 3/10
      Elle permet d’évaluer la douleur même sans avoir d’outil.


       

    • c)    Echelle verbale simple (EVS)
      A partir de 4 ans.
      Consignes d’utilisation :
      Utiliser des mots simples pour décrire la douleur :
      - Pour le tout petit : un peu, moyen, beaucoup en joignant le geste à la parole
      - Pour l’enfant d’âge scolaire : pas de douleur, un peu, moyen, beaucoup, très fort
      - Pour le grand enfant et l'adolescent : pas de douleur, petite douleur, douleur moyenne, grande douleur la pire possible.
      Cette échelle permet d’adapter le vocabulaire utilisé au développement cognitif de l’enfant.
      Nécessité dans une équipe d'utiliser les mêmes mots.
      Echelle assez peu précise, non validée pour l’instant chez l’enfant, mais qui permet de recueillir une auto-évaluation parfois dès 3 ans.

    • d)    Echelle des visages

      A partir de 4 ans mais peut être également utilisée chez l’enfant plus grand et même à l’adolescence.
      Consignes d’utilisation :
      Les visages montrent combien on peut avoir mal (montrer celui de gauche). Ces visages (les montrer un à un de gauche à droite) montrent quelqu’un qui a de plus en plus mal, jusqu’à celui-ci (montrer celui de droite), qui montre qu’il a très très mal.
      « Montre-moi le visage qui montre combien tu as mal en ce moment. »
      Les scores sont de gauche à droite : 0, 2, 4, 6, 8, 10.
      0 correspond à « pas mal du tout » et 10 correspond à « très très mal ».
      Exprimez clairement les limites extrêmes : « pas mal du tout » et « très très mal ».
      N’utilisez pas les mots « triste » ou « heureux ».
      Précisez bien qu’il s’agit de la sensation intérieure, pas de l’aspect affiché de leur visage.
      Avantages :
      compréhension facile, même chez l’enfant jeune, même chez l’enfant douloureux ou l’enfant très fatigué.
      Plus facile à comprendre que l’EVA ou l’EN car plus concrète.
      Inconvénients :
      Les adultes (soignants ou parents) sont parfois réticents car ils jugent les visages peu attrayants. Il faut passer outre car c’est l’échelle des visages la mieux validée et la plus appréciée par les enfants.

    • source SFETD
       

    • e)    Echelle des jetons

      Consignes d’utilisation :
      « Imagine que chaque jeton est un morceau de douleur, prends autant de jetons que tu as mal »
      A partir de 4 ans, simple et concret
      Inconvénients :
      Iil faut avoir les jetons (certains délégués médicaux peuvent en donner)

    • f)    Schéma corporel (schéma du bonhomme)

      Le schéma du bonhomme est un outil d’auto-évaluation permettant une localisation de la douleur et une évaluation de son intensité par l’enfant.
      Il peut être proposé aux enfants à partir de 4-6 ans environ en ce qui concerne la localisation de la douleur et 6-8 ans environ en ce qui concerne l’intensité.
      Consignes d’utilisation :
      Expliquer à l’enfant de représenter sur le bonhomme toutes les zones qui lui sont douloureuses. Il faudra expliquer et montrer le bonhomme de face, de dos, la correspondance entre la droite et la gauche de l’enfant et du bonhomme.
      A 8 ans, on peut demander à l’enfant de colorier avec des couleurs différentes selon l’intensité de la douleur, en indiquant les couleurs choisies dans la légende.
      Le schéma du bonhomme sera ensuite repris et commenté avec l’enfant et ses parents afin de préciser les caractéristiques des différentes localisations douloureuses représentées.
      C’est un outil très utile en consultation.
      Limites de cette échelle :
      1.    Les enfants trop jeunes avec un niveau développemental insuffisant :  (distinguer la droite de la gauche), et/ou à utiliser les couleurs pour distinguer différents niveaux d’intensité. Accompagner ces enfants pour remplir ce schéma et leur demander uniquement de colorier les zones douloureuses sans notion d’intensité.
      2.    Un enfant très douloureux aura des capacités de communication diminuées et cela peut empêcher l’auto évaluation donc recourir à une échelle d'hétéro évaluation
      3.    Certains enfants peuvent sous-estimer volontairement leur douleur : peur de devoir rester à l’hôpital, des traitements, des piqûres, de déplaire aux soignants...). Bien leur expliquer la raison pour laquelle on évalue sa douleur.
      4.    La barrière de la langue peut compliquer l’auto évaluation.
      Le score obtenu doit faire l'objet d'une traçabilité dans le dossier
      Recommandations d'utilisation et téléchargement de l'échelle (source site SFETD)