QRM 32 : A propos de l’arrêt d’une hydratation artificielle chez un patient en phase avancée ou terminale de maladie létale et/ou en fin de vie
- A. il faut discuter préalablement les représentations que chacun en a
- B. d’un point de vue légal, l’hydratation artificielle est un traitement qui peut être arrêté
- C. si l’hydratation artificielle est suspendue, il faut maintenir une bonne hygiène buccale et réaliser des soins de bouche réguliers
- D. l’arrêt d’une hydratation artificielle est une décision facilement acceptée par les familles
- E. il est plus facile de ne pas instaurer une hydratation artificielle que de l’arrêter
Repères spécifiques pour délibérer sur l’initiation, la limitation ou l’arrêt d’une hydratation artificielle
D'un point de vue légal :
- L’hydratation artificielle est un traitement qui peut être initié, limité ou arrêté.
- Par le dispositif des directives anticipées et/ou de la personne de confiance, chacun peut exprimer sa volonté d'arrêter une hydratation artificielle pour le jour où il ne serait plus en capacité de le faire.
D’un point de vue pratique, il n'existe pas de consensus scientifique et social sur la poursuite ou non de l’hydratation artificielle chez les patients en fin de vie. Dans ce contexte, la délibération est centrée sur l'intérêt du malade et interroge la pertinence ou non de chercher à prolonger artificiellement sa vie.
Repères pour délibérer
Les discussions sur l’initiation, la limitation ou l’arrêt d’une hydratation artificielle sont complexes. Elles font appel à la fois à des données cliniques et contextuelles mais elles interpellent également le malade, ses proches, les soignants dans leurs représentations.
Avant tout décision, il est donc nécessaire de :
- Savoir anticiper et laisser du temps à chacun (patient, proches, soignant) pour comprendre les enjeux, les conséquences et les modalités de mise en œuvre
- Apporter des informations techniques et médicales précises à la fois sur la situation mais aussi sur les conséquences du maintien ou non de l’hydratation.
- Interroger explicitement la pertinence du traitement : « Que cherche-t-on à faire ? Qu’est ce qui semble préférable pour le patient ? Quels sont les objectifs recherchés ? Cherche-t-on ou non à prolonger artificiellement la vie ? »
- Tenir compte des représentations que chaque acteur se fait de l’hydratation artificielle.
- Pour le patient, ce peut être : « La perfusion ça me rassure ! » ; « Je ne veux pas de tuyau ».
- Pour les familles, ce peut être : « Si vous ne le perfusez pas, il va mourir de soif » ; « C’est une obligation de le perfuser ».
- Pour les soignants, ce peut être : « On va le prolonger artificiellement alors qu’il est déjà plein d’escarres. Ça n’a pas de sens. » ou « L’hydratation artificielle est un soin de base qui doit être toujours continué ».