137 - QRM 11 réponses et commentaires


QRM 11 : En ce qui concerne les mécanismes psycho-adaptatifs des médecins

  • A. le mensonge du médecin peut être une modalité de lutte contre son angoisse
  • B. la fausse réassurance consiste à entretenir un espoir artificiel
  • C. la délivrance d’informations biomédicales en continue peut être une réaction protectrice du médecin contre son angoisse
  • D. la dérision est un comportement de fuite qui vise à banaliser la souffrance du patient par l’ironie
  • E. Il est anormal que le médecin ait des mécanismes psycho-adaptatifs pour lutter contre l’angoisse

Les mécanismes psycho-adaptatifs des médecins et autres soignants

Ces mécanismes sont inhérents à la fonction de médecin. C'est leur caractère exclusif, répétitif, figé et inadapté à la situation du patient, qui peut être préjudiciable à la relation de soins.

  • Le mensonge est un mécanisme de défense de l’urgence.
    • Le médecin est pris dans une telle angoisse que seul le mensonge lui permet d’y surseoir.
    • C’est une opération défensive radicale qui annihile tout dialogue.
    • Le mensonge est préjudiciable pour le patient car il rompt la confiance et ne permet pas une élaboration progressive de son angoisse.
    • On peut cependant distinguer le mensonge par omission qui peut s’intégrer dans une optique de délivrance graduée d’information.
  • La fausse réassurance consiste à entretenir un espoir artificiel.
    • Cela permet au médecin d’échapper à la réalité subjective du patient en la colmatant par des propos trop optimistes.
  • L’esquive consiste à refuser d’aborder les questions ou de faire face à la situation vécue par le patient en détournant systématiquement la discussion. On fait la « sourde oreille ».
  • La banalisation est le mécanisme par lequel le soignant se met à distance de la souffrance du patient en refusant de reconnaître son intensité.
  • La dérision est un comportement de fuite qui vise à banaliser la souffrance du patient par l’ironie. Elle est à distinguer de l’humour. Ce dernier peut être une manière de rejoindre la personne malade dans sa souffrance en lui proposant un décalage. Il n’exclut pas le patient mais crée une possibilité de partage.
  • L’évitement est le mécanisme par lequel le soignant fuit tout contact avec le patient, que ce soit physiquement - en ne lui rendant pas visite - ou psychologiquement - en ne lui prêtant aucune attention-.
  • La rationalisation consiste à tenir un discours incompréhensible, riche en termes techniques, empêchant tout véritable dialogue et n’apportant aucune réponse aux questions embarrassantes du patient.
  • La fuite en avant est le résultat d’une tension excessive chez le soignant qui se décharge d’une vérité trop lourde à porter en la livrant brutalement et dans sa totalité au patient.
  • L’identification projective consiste à transférer sur l’autre ses propres pensées, émotions et réactions. Par ce mécanisme, le médecin se substitue à la personne malade et  supprime toute distance entre patient et soignant.

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